Travel to the Philippines - North Luzon, landscapes from the autobus to the rice terraces

Juillet 2016. Comme annoncé dans mon post précédent, je détaille dans ce nouvel article notre première destination aux Philippines. Nous avions décidé de commencer notre road trip philippin par les rizières en terrasses de Banaue et Batad au Nord du Luzon inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco; elles ont 2000 ans et sont toujours « actives ». Les photos que nous avions vues nous avaient convaincu qu’elles valaient la peine d’être vues… et quelle peine! Y aller est tout un périple à lui seul.

Un seul moyen de s’y rendre: le bus. Depuis Manille, on lit dans nos guides qu’il faut prendre le bus à la station de Pasay, un quartier proche de Makaty qui nous confirme que nous avions fait le bon choix de dormir là cette première nuit dans le pays. A l’accueil de l’hôtel, nous demandons un taxi pour nous emmener à la station de bus. « Laquelle? » nous répond-t-on. Car en fait, chaque compagnie de bus a sa station. L’hôtesse regarde sur internet et nous conseille la compagnie Victory Liner. A la station, on nous explique que notre trajet devra se faire en plusieurs bouts: Manille-Baguio déjà pour 6 à 8h – il y a des bus toutes les demi-heures – et puis de là-bas, prendre un autre bus. On ne se décourage pas, on monte dans le bus pour Baguio; le trajet coûte un peu plus de 500 pesos (10 euros) par personne. Nous mettons du temps à sortir de Manille, toujours à cause du trafic. Le paysage est plat la moitié du trajet, puis on commence enfin à apercevoir les montagnes… Il y a le wifi à bord, c’est climatisé et des films en anglais passent sur l’écran à l’avant du bus. Quand nous arrivons à Baguio il fait déjà nuit, celle-ci tombe très tôt. Nous sommes accueillis à la sortie du bus par une personne de l’office du tourisme (badge autour du cou) qui nous propose une liste d’hôtels. Nous en choisissons un pas trop cher près de la gare routière prêts à repartir le lendemain matin, et cet homme nous y dépose. Les draps sont humides, on sent que nous avons atteint les montagnes. Le lendemain matin, nous trouvons la gare et avons comme départ imminent un bus pour Sagada, il est 8h30 (3 bus seulement le matin: 6h30, 8h30, et 11h30), on ne voit pas de bus direct pour Banaue, alors nous n’avons pas le choix, ou alors on s’était trompé de station. Sagada, on n’y avait pas vraiment pensé. C’est pourtant recommandé dans nos guides pour sa cascade, sa vallée « Echo Valley » et ses cercueils suspendus (!). Le bus dure 6h et nous a couté  220 pesos par personne (4,40 euros) avec la compagnie GL/Lizardo (pas de wifi à bord cette fois!), et puis finalement quand nous arrivons à Sagada il pleut, et nous voyons qu’un bus part tout de suite pour Banaue. On n’hésite pas, tant pis pour Sagada, on privilégie Banaue et surtout Batad. Le bus dure encore 2h et coute 300 pesos par personne (6 euros). Au total, on aura fait une quinzaine d’heures de bus depuis Manille sur 2 jours. Par contre, on en a pris plein les yeux niveau paysage! On est notamment passé à coté de villages atteignables par ponts suspendus sur une rivière, c’était magnifique, j’avais envie de descendre du bus et d’organiser illico un shooting mode sur ces ponts. Bon, je me suis contentée de regarder, frustrée, mais c’est comme ça. La prochaine fois, on louera une voiture et on prévoira une ou deux jolies modèles avec nous.

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Enfin, nous arrivons à Banaue, et comme à Baguio, nous sommes accueillis par un membre de l’office du tourisme à la descente du bus. Il nous reste environ une heure avant la tombée de la nuit et on nous propose un tour des différents points de vue sur les rizières. On laisse nos sacs dans leur petit bureau et on nous présente Arnel (photo ci-dessous), notre chauffeur attitré pour ce tour. Il a un tricycle (side-car) et le tour nous coute 200 pesos en tout (4euros). Arnel nous emmène sur 3 points de vue de la ville et c’est sublime. On croise même une femme qui tisse en tenue traditionnelle, mon premier portrait du séjour, je suis beaucoup moins frustrée d’un coup. Banaue est une petite ville et pourtant on ne sait pas quel hôtel choisir, alors on prend le « Banue View inn », la chambre double avec salle de bain privative et ventilateur coûte 1000 pesos (20 euros). On se rend compte que demander ce genre de détails est important quand nous arrivons dans un hôtel car on n’est pas de véritables aventuriers qui dorment en dortoirs, on veut un minimum de confort; si la salle de bain est privative, s’il y a de l’eau chaude, s’il y a la clim ou un ventilateur. J’ai négocié le prix car la chambre proposée avait un lit double et un lit simple, donc on nous annonçait le prix d’une chambre triple alors qu’on nous avait dit en entrant qu’il restait des chambres doubles. Bon, la vue de l’hôtel est belle (on la savoure seulement au petit déjeuner) mais on ne s’y sent pas à l’aise; la famille qui tient l’hôtel est affalée dans le canapé devant la télévision devant la porte d’entrée, et j’ai l’impression d’être intrusive. On a été diné dans un autre hôtel qui fait restaurant plus bas dans le village, également recommandé dans le guide et on est charmé par la terrasse. Dommage qu’on n’ait pas choisi cet hôtel car on avait vraiment hésité, du coup on le recommande vivement – sans avoir vu les chambres, le cadre des parties communes est top – le Sanafe. Pas de chance pour moi qui voulais absolument un pancake en dessert, il n’y en a plus. En sortant du Sanafe, on entend un peu de musique provenant d’un restaurant en mezzanine, le Las Vegas. On monte, le patron joue de la guitare et chante. On s’installe, il y a des pancakes à la carte! L’ambiance est charmante, c’est une soirée idéale. La nuit est ceci-dit un peu fraiche dans notre chambre et les moustiques énormes (d’où l’utilité du spray répulsif et de la moustiquaire de camping dans le sac).

Travel to the Philippines - BanaueTravel to the Philippines - Banaue. Arnel, tricycle driverTravel to the Philippines - BanaueTravel to the Philippines - Banaue
Le lendemain matin, après petit déjeuner et check out, nous repassons à l’office du tourisme afin de booker un transport pour Batad. Nous n’avons pas vraiment le choix, les Jeepneys sont peu fréquents, alors on nous propose d’y aller en tricycle. Il y a 1 heure de trajet, le tricycle nous attend là-bas toute la journée, et nous ramène le soir à Banaue pour 1000 pesos (20 euros). Le prix à payer pour l’indépendance des horaires et la sécurité d’avoir un retour garanti le soir même à Banaue. Il y a évidemment des hôtels et hostels à Batad mais tout comme nous avons choisi de ne pas nous arrêter à Sagada, nous décidons de rentrer à Banaue le soir afin d’espérer avoir un bus de nuit pour Manille et ne pas perdre une journée de plus dans notre ambitieux projet d’itinéraire total. Arnel est à nouveau libre, il sera à nouveau notre chauffeur ce jour là. Nous laissons nos gros sacs à dos à l’office du tourisme et c’est parti! La route est nouvelle, nous quittons Banaue par un autre chemin et découvrons des paysages différents de la veille. Quand Arnel m’entend prendre des photos, il propose de s’arrêter, ce qui est génial. Les paysages sont superbes mais le trajet très peu confortable. Évidemment, en côte on traine un peu, je m’accroche à JC qui me rassure. Nous arrivons sur le petit parking de Batad où nous attendra Arnel. Il nous explique qu’il faut marcher une vingtaine de minutes un petit chemin en terre avant d’arriver sur les hauteurs de Batad. On fait le plein de bananes et bouteilles d’eau dans les échoppes de ce petit parking et je crois faire l’affaire du siècle en achetant un joli chapeau tressé pour 20 pesos (40cts d’euro) alors qu’en fait c’est une location pour la journée (si vous aviez vu ma tête à la fin de la journée quand la philippine de l’échoppe m’a couru après pour que je rendre le chapeau). Dès l’arrivée dans le village de Batad, nous devons nous affranchir de 50 pesos (1 euro) par personne, c’est comme ça, ce sont les frais de participation à la conservation des lieux. Nous sommes tout en haut, et nous avons le choix entre deux chemins pour descendre dans les rizières…. Peu importe le choix, on prendra l’un pour descendre et l’autre pour remonter afin de faire une jolie boucle. On nous parle aussi d’une cascade tout là-bas derrière les rizières. C’est parti. La descente est plutôt facile, on croise très peu de touristes, quelques couples ou groupes d’amis mais pas plus d’une dizaine sur la journée. On croise beaucoup beaucoup beaucoup de poules et poussins, et quelques chiens et chats faméliques. Une fois dans les rizières, qui sont bien vertes à cette époque (elles se gorgent d’eau à la fin de la récolte les mois suivants, les paysages changent vraiment en fonction des saisons), on se sent minuscules et seuls au monde. Heureusement, il y a des petits chemins partout sur les bords « des terrasses » de ces rizières, on peut aller où on veut. Parfois, il faut quand même sauter des murs (autant dire que le choix des baskets ou chaussures de rando est important); je me sentais si aventurière alors que je suis tout sauf sportive! Il faisait une chaleur épouvantable (très bonne idée la location du chapeau du coup) et les bouteilles d’eau descendaient vite. Heureusement qu’il y a des petites échoppes de temps en temps sur les chemins de randonnées pour refaire le plein. Du coup on croise dans une échoppe une famille d’américains avec leur guide qui vont à la cascade, on demande plus de précisions sur le chemin à prendre (FYI un guide coute 1200 pesos la journée mais je ne pense pas que ce soit utile d’en prendre un, il est impossible de se perdre). Alors c’est très simple, il faut suivre le chemin et descendre des marches à pic pendant une demi heure et puis tout remonter après. Bon, on se lance? JC me demande quand même si ça ira. Je ne vous cache pas que ça a été difficile et long. La descente est déjà impressionnante car c’est vraiment très à pic et les marches sont de hauteurs irrégulières, j’en tremblais de peur d’en louper. Mais une fois en bas, quel spectacle! Je pense que ça vaut la peine. On peut s’y baigner (bon, nous on n’avait rien prévu en maillot et serviettes donc on s’est contenté de tremper les pieds et l’eau était très fraiche) et on peut même s’y restaurer grâce au petit restaurant sous une cahutte qui propose des burgers (chou blanc pour moi qui ne mange pas de viande). Encore des chiens et même des poules sont là, c’est assez improbable. Une banane et une bouteille d’eau plus tard, on s’attaque à la remontée. Au bout de 20 marches, je suis déjà fatiguée. Certaines sont tellement hautes (40cm), c’est hyper intense car je n’ai aucune condition physique et je sens mon cœur battre à une vitesse folle. Bon, aller un peu de courage, étape par étape, en s’arrêtant souvent, nous sommes remontés, pour ré-atterrir dans les rizières et continuer notre boucle. Je voulais absolument photographier des philippins qui travaillent dans les rizières mais je n’en voyais pas du tout. En se rapprochant du petit village en bas de la plaine, je vois 3 hommes chargés de riz arriver, je prépare vite mon appareil photo pour saisir l’instant. On est désormais en bas de cette cuve qu’on dominait d’en haut à notre arrivée le matin et on doit tout remonter. Comme pour la cascade, c’est difficile et on commence à avoir vraiment faim. Mais tous les restaurants sont en hauteur pour la vue panoramique. Sur le chemins, on croise des enfants qui sortent de l’école, encore des poules et leurs poussins et finalement nous arrivons au niveau de la cabane où nous avions payé nos frais d’entrée. On choisit d’aller se restaurer chez Rita. Elle est en train de battre le riz et on prend le temps de l’observer faire avant qu’elle s’aperçoive de notre présence. Il n’y a personne d’autre dans son restaurant, on s’installe devant la vue et elle nous sert tout de suite du riz (évidemment) et des légumes. Forces reprises, on attaque la  dernière ligne droite, le petit chemin de randonnée qui nous ramènera au parking où Arnel nous attend. Nous sommes évidemment exténués et l’heure de tricycle pour rentrer à Banaue me semble interminable. Pour rentrer à Manille, deux possibilités: le bus de nuit direct pour Manille ou un pour Baguio, puis de Baguio un vers Manille. On loupe le direct, on monte donc à bord de celui pour Baguio où on arrivera à 3h du matin. Heureusement les hôtels proches de la gare sont ouverts H24 et proposent un tarif réduit pour les checkin après minuit. Ce tarif est normalement écrit en grand sur la façade, il ne faut donc pas hésiter à en faire part en rentrant sinon on nous propose le plein tarif. Et dès le lendemain matin nous avons repris un bus pour Manille dans lequel nous avons finalement passé la journée. On aurait voulu avoir le temps de prendre un vol le soir même pour Bohol, notre prochaine destination, mais le trafic énorme à l’entrée de Manille nous a fait perdre un temps fou. Nous avons donc décidé de passer la nuit dans un hôtel proche de l’aéroport, réservé sur booking depuis le wifi du bus (!) et ce sera le Green Sun. C’est un hôtel d’affaires très moderne avec un bon restaurant. Ce fut une occasion parfaite de nous reposer et de réserver notre vol pour Bohol. On réserve le premier à 7h30 le lendemain matin avec Air Asia pour 130 euros par personne, et cette nouvelle destination fera l’objet de mon prochain post.

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En résumé: les rizières de Banaue et Batad sont à voir, c’est indéniable. On ne peut pas aller aux Philippines sans y aller. Le trajet en bus est interminable mais les paysages sont à couper le souffle (sens propre et figuré). Si nous avions eu plus de temps, nous aurions passé une journée à Sagada également. La randonnée à Batad m’a épuisée (je crois que ce sont les marches pour la cascade qui m’ont achevée, j’ai eu des courbatures aux jambes pendant 24h après avec une grande difficulté à monter des escaliers, on aurait dit une mamie), mais quelle journée hors du temps!

Travel to the Philippines - Batad
Article précédent: Notre voyage aux Philippines, l’introduction, les grandes lignes, des conseils et une vidéo du séjour.

Article suivant: Bohol et Panglao Island.

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