Edit mars 2020.

J’ai allaité mon premier bébé 14 mois, et j’en suis à 9 mois d’allaitement pour le 2e. Certains trouvent ça génial l’allaitement long (et encore, je ne suis pas rendue à 24 mois ou plus!) , d’autres bizarre voir carrément dégoutant; personnellement, je ne me pose pas de questions, c’est tellement naturel. Je n’ai pas eu l’occasion d’arrêter, ni l’envie d’ailleurs. J’adore allaiter; c’est à chaque fois un moment de connexion unique et totale avec mon bébé. J’ai allaité exclusivement les deux jusqu’à 6 mois, jusqu’à l’entrée à la crèche, et depuis l’allaitement mixte s’est mis en place avec l’introduction d’un lait artificiel en journée, plus ou moins en même temps que la diversification (standard commencée à 6 mois révolus). L’OMS recommande d’allaiter exclusivement au sein pendant les 6 premiers mois de vie de bébé, puis d’allaiter en complément de l’alimentation jusqu’à 2 ans. Ça c’est la théorie, toute belle et lisse; la pratique est un peu plus chaotique et pleine d’imprévus. Il n’y a pas vraiment de règles, chaque mère est différente, et chaque bébé aussi. Durant ces mois d’allaitement, que ce soit pour l’un ou l’autre, je suis passée par quelques doutes, mais j’ai toujours trouvé réponse à mes questions d’une manière ou d’une autre; certaines n’ont pas cette chance et doivent renoncer par manque de soutien tout simplement. Je suis également dans un groupe d’allaitement sur facebook, et à vrai dire ce sont toujours les mêmes interrogations et difficultés qui reviennent alors j’ai décidé d’écrire cet article qui n’est autre qu’un partage d’expérience. Mais gardons en tête que généralement ça se passe super bien! Même si les complications peuvent survenir, elles se combattent et il faut garder en tête que l’allaitement se fait dans la sérénité et sans stress. C’est censé être un moment paisible et agréable pour bébé et maman. Qu’il dure deux semaines, un, trois, six mois, deux ans, ou jusqu’au sevrage naturel, chaque allaitement, peu importe sa durée est une belle aventure et un beau cadeau fait au bébé. J’espère que ce post pourra aider ou éclairer sur certains points, de futures et jeunes mamans.

  • AVANT PROPOS POUR RÉUSSIR SON ALLAITEMENT

Avant tout, il faut en avoir envie! La motivation et l’envie d’allaiter font à elles-seules une grosse partie de la réussite de l’allaitement! Puis, il faut se faire confiance! Faites-vous confiance à vous en tant que jeune maman motivée, et à vous deux maman-bébé car désormais vous formez une équipe. Il ne faut ni stresser, ni se mettre la pression, ni se comparer aux autres mamans, et surtout ne pas douter de son lait et de ses qualités nutritives, ça n’existe pas du lait maternel pas assez « bon » ou « riche ». Ensuite, on doit être disponible pour son enfant, et attentive afin de repérer dès le début ses signaux (bouche ouverte, cherche le sein, met son poing dans bouche, pleure); on ne doit pas être control-freak, c’est lui qui va décider quand il veut téter et combien de temps. Si on n’est pas à l’aise dans une position, on en essaye une autre. Si on est fatiguée, on délègue des tâches au papa et on lui demande de nous soutenir dans l’allaitement car en cas de doute, il pourra être un support fort pour avancer. Et enfin, on ne doit pas hésiter à demander conseil et poser des questions quand on en a à un spécialiste de l’allaitement (sage-femme, pédiatre, PMI, la Leche League, SOS Allaitement). (Ici un bon article détaillé de Magic Maman). Et en bonus, je vous envoie à tout en bas du post pour lire mes 11 bonnes d’allaiter, ça rebooste en cas de doute! Voilà: RELAX & ENJOY.

  •  LA NAISSANCE + MONTÉE DE LAIT

Avant la naissance, le thème de l’allaitement est abordé lors d’un cours de préparation avec la sage-femme. On nous explique qu’au début il y a le colostrum, puis la montée de lait arrive quelques jours après, et la lactation se met en place. OK, attendons de voir en vrai car c’est bien abstrait tout cela!

Quand le bébé nait, la sage-femme demande à la maman si elle souhaite allaiter et invite celle-ci à présenter son sein pour la tétée de bienvenue (qui doit avoir lieu dans les 2h après l’accouchement). On se sent un peu gauche quand c’est son premier bébé, notamment dans la façon de porter ce petit être qui vient de naître, mais on oublie vite cette peur de mal faire quand on voit à quel point la nature est surprenante et que Bébé tête instinctivement. Personnellement, ça m’a fasciné! Au tout début de sa vie, Bébé a un estomac gros comme une bille, et nous, nous avons du colostrum, un lait jaune et très épais chargé de protéines et d’anti-corps. Le lendemain de mon accouchement, j’avais déjà des crevasses aux seins ce qui rend l’allaitement douloureux. A la maternité, on m’a conseillé de mettre de la crème lanoline (marque Lansinoh dans mon cas) et j’ai direct envoyé JC à la pharmacie pour m’en prendre. C’est très cool comme crème car on n’est pas obligé de nettoyer son sein avec de le donner au bébé, et surtout, ça fonctionne du tonnerre. Mes crevasses sont passées en quelques jours et je n’ai pas réutilisé la crème depuis! J’avais du mal à trouver une position agréable au début, heureusement que j’avais mon coussin de grossesse et désormais d’allaitement sous la main; une sage-femme m’a conseillé d’allaiter allongée, et en effet j’ai trouvé ça beaucoup plus facile. Elle m’a aussi conseillé de grattouiller le bébé s’il s’endormait au sein trop rapidement afin qu’il tête bien, c’est un très bon conseil. Et finalement, on m’a appris à observer si le bébé prenait bien le sein et déglutissait (la bouche qui prend bien toute l’aréole et pas seulement le mamelon, la position des lèvres à l’extérieur, la langue en dessous, le mouvement de la mâchoire et même le petit bruit de déglutition au bout de quelques jours) . Il ne faut pas hésiter à poser toutes les questions que l’on se pose tant qu’on est à la maternité surtout pour un premier allaitement/premier bébé.

Je donnais mon sein aux phases d’éveil, et me reposait en même temps que mon nouveau-né le reste du temps. Un bébé perd toujours du poids dans ses premiers jours de vie, puis ça remonte et c’est d’ailleurs le suivi du poids régulièrement qui permet d’indiquer si le bébé prend bien le sein et si la maman a assez de lait. Dans les deux cas, je suis rentrée à la maison sans avoir eu ma montée de lait. Elle est d’ailleurs arrivée le lendemain. Idem, pas de règle de ce coté, elle peut survenir 48h après l’accouchement, ou 3, 4, 5 jours ou encore une semaine! Pour moi, ce fut au 5e jour, j’avais mal aux seins, ils étaient durs et lourds, je craignais d’ailleurs de faire un engorgement la première fois, mais ma sage-femme venait me rendre visite et peser le bébé ce jour et m’a simplement rassurée: « C’est la montée de lait! Massez-vous à l’eau chaude sous la douche », et puis courage, car c’est le plus dur à passer. Et c’est vrai! Je pense me souvenir que j’ai eu mal les 10 premiers jours (15 max) et après cela, on trouve son rythme, ça ne fait plus mal du tout et tout roule. Concernant l’angoisse de ne pas assez nourrir son enfant,  il y a cette fameuse visite de la sage-femme à domicile, puis la première visite à la PMI, et on nous encourage à aller le faire peser souvent au début, ce qui rassure sur l’allaitement et la bonne prise du sein. Un bébé prend entre 25 et 30g par jour de son 5e jour à 3 mois.

Depuis la naissance, j’ai donné le sein à la demande du bébé uniquement avec des tétées d’environ 10-15 min (c’est lui qui décide quand arrêter), je ne l’ai jamais réveillé pour lui donner à manger, c’est plutôt lui qui me réveille! Un sein par tétée, en alternant à chaque tétée (sauf pendant les coliques ou j’essayais de donner le même sein deux tétées de suite) mais on peut aussi donner les deux seins par tétée pour être sûr qu’il prend assez de lait. Personnellement, je ne donne qu’un sein par tétée pour que le bébé atteigne le lait gras de fin de tétée, différent du lait de début de tétée. Car le lait varie pendant la tétée en fait; il est plus chargé en lactose au début et plus gras en fin. Mais quoi qu’il en soit, le lait est toujours assez nourrissant pour son enfant, ça n’existe pas un lait maternel pas assez « bon ». A la maternité on nous dit de noter les heures et durées de tétées, les premiers jours à la maison on le fait aussi et puis on oublie une première fois et on laisse finalement tomber car ça ne sert plus à rien. Quand on voit que son bébé est repu, calme, qu’il dort bien et mouille bien ses couches (au moins 6 par jour à partir d’une semaine de vie), on ne se pose plus de questions sur les horaires! Et côté sensation physique, c’est assez surprenant de réaliser que le rythme de bébé donne le La. Les seins se durcissent et remplissent en vue de la prochaine tétée par une petite contraction au moment venu. C’est marrant car ça m’a souvent permis de savoir au début quand bébé allait se réveiller et/ou réclamer à manger. Bon par contre, il vaut mieux prévoir des coussinets d’allaitement (les lavables c’est le top, la marque les Tendances d’Emma en fait), car ces petites contractions s’accompagnent de petites gouttes de lait!

  • BOOSTER SA LACTATION

Le meilleur moyen de booster la lactation est le bébé! Les 6 premières semaines sont décisives pour la mise en place de la lactation qui se cale au rythme de bébé. Voilà pourquoi il est préférable de ne pas intégrer de compléments réguliers (biberons ou autres contenants) si on souhaite réussir son allaitement et éviter les tétines/sucettes, surtout au début. Quand on sent une baisse de régime, il est conseillé de « mettre le bébé au sein +++ ». Boire beaucoup également, manger équilibrer, boire des tisanes d’allaitement (j’alterne les marques bio, une tasse par jour tous les jours) ou à base fenouil, manger du fenouil, des gélules de fenugrec, des amandes, prendre de l’homéopathie (Ricinus Communis par exemple). Et ne pas allaiter à heures fixes, mais bien à la demande de bébé! Avec mon travail, il m’arrive de m’absenter, mais pendant ces 6 mois d’allaitement exclusifs, pas plus de 2 jours maximum car c’est assez contraignant de tirer son lait toutes les 5 heures (et à condition d’avoir un bon tire lait, je recommande fortement le free style de Medela, electrique et sur batterie, moins de 2 kilos, il est top même s’il coute un peu cher; j’ai aussi un petit manuel qui peut dépanner une fois de temps en temps); quand je revenais après 2jours-1nuit d’absence, je sentais bien que mes seins étaient un peu moins remplis. La première fois, j’étais d’ailleurs un peu en panique, j’ai donc appelé SOS Allaitement qui m’a clairement rassuré « impossible de compromettre son allaitement en 2 jours, mettez bébé au sein, buvez des tisanes et tout reviendra en ordre« , et c’était vrai, en 2-3 jours, je ressentais mes seins s’alourdir régulièrement au cours de la journée. Ici un article intéressant et riche de conseils de la Leche League sur le sujet.

  • ENDOCRINE vs AUTOCRINE

Pour faire suite au paragraphe précédent, je vais approfondir ces 2 termes de façon très explicite en aucun cas complexe. Au début de l’allaitement, une fois la montée de lait installée, la production de lait s’effectue par l’hormone Prolactine responsable de la production de lait et présente en grosse quantité après l’accouchement; les seins se contractent et se remplissent avant la prochaine tétée et/ou au début de celle-ci. On ressent clairement comme une contraction, les seins deviennent durs et lourds, ils sont remplis de lait; ils coulent même tous seuls. C’est l’endocrine. Puis au bout de quelques semaines/mois, la production de prolactine diminue, la lactation n’est donc plus gérée par la présence d’hormones mais la demande du bébé; concrètement, les seins ne se contractent plus de la sorte, ils sont plus mous et souples, et le lait arrive en même temps que le bébé tête, il n’y a plus de réserve d’avance en fait. On ne sent d’ailleurs plus ces contractions, et les seins ne coulent plus tous seuls. C’est l’autocrine. Et ça ne veut pas dire qu’on a moins de lait; beaucoup de mamans intègrent à ce moment des biberons car elles ne connaissent pas la notion de ce changement tout à fait normal.

  •  LES PICS DE CROISSANCE

Je pense qu’après la douleur du début, l’incertitude face à un bébé qui semble peu rassasié est la 2e cause d’arrêt de l’allaitement (je me base sur les expériences de mon entourage pour dire cela). Une amie m’a dit récemment « J’ai introduit le biberon de lait artificiel car mon bébé avait trop faim, je ne savais plus quoi faire, il ne faisait que pleurer ». Et quel dommage qu’on ne nous informe pas plus sur les pics de croissance, j’aurais voulu qu’on m’en parle pendant les cours de préparation à la naissance. À 3, 6, 9 jours / semaines / mois, Bébé risque d’être suspendu au sein, est ronchon s’il le quitte, et cela dure entre 24h et 48, voire 72h! Et il n’y a rien à faire à part prendre son mal en patience et ne surtout pas s’inquiéter ou intégrer le biberon qui ne ferait que mettre en péril l’allaitement. J’expliquerai pourquoi dans le paragraphe « confusion sein-biberon ».

  • LES COLIQUES

Elles ne concernent pas tous les bébés, mais penser que les bébés allaités en sont préservés est une erreur. Et j’aurais aussi voulu qu’on m’en parle avant! Elles sont arrivées du jour au lendemain vers les 3 semaines du bébé et sont reparties d’un coup également à moins de 3 mois. C’est normal, c’est un mystère, et c’est un poil angoissant et fatigant. Mais c’est quoi exactement? Bébé pleure beaucoup, surtout le soir, mais chez nous c’était après presque toutes les tétées, il se tortille, il replie ses jambes sur son ventre. Il est conseillé à la maman d’arrêter les produits laitiers et le café, de limiter les sucreries et sodas, de stopper son traitement de fer si elle en prend un. Perso, je n’étais concernée par rien de cette liste… Un mystère je vous dis! Alors que faire pour soulager Bébé? Le faire roter après chaque tétée (ça aussi c’est une idée reçue que j’avais, je pensais qu’un bébé allaité n’avait pas de rot à faire, mais en fait si), le garder contre soit en position verticale 15-20min après la tétée, lui donner le même sein 2 tétées de suite afin qu’il ait le lait gras, porter son bébé en écharpe, lui faire faire des petits exercices en remontant ses jambes sur son ventre et appuyant légèrement, ainsi que les mouvement du pédalo avec ses jambes, ou en lui massant légèrement le ventre dans le sens des aiguilles d’une montre… Et généralement ces petits exercices lâchent des gaz et soulagent Bébé. Mais c’est assez fatigant comme épisodes, car bébé peut pleurer fort pendant une demi-heure sans que l’on arrive à le soulager. Nous avons essayé la Calmosine, et ça a bien marché certaines fois. Il s’agit une petite composition de plantes bio (en pharmacie) que nous avons donné lors des pleurs, surtout la nuit.

  • SELLES DU BÉBÉ ALLAITÉ

Vous savez ce qu’on dit, qu’une jeune maman vérifie constamment les couches de son bébé pour voir si tout va bien. Ok je l’avoue, ce n’est pas le paragraphe plus appétissant mais pourtant, c’est un sujet assez important. Je mets en appui le dossier de la Leche League sur le sujet, pas plus calé qu’eux! Aux premiers jours de vie du bébé, il y a le méconium; d’aspect noir un peu comme du goudron, il s’agit de reste de liquide amniotique présent dans le corps du bébé, qui s’évacue doucement. Généralement un bébé allaité a plusieurs selles par jour jusqu’à ses 6 semaines, puis une par jour ou tous les 2 jours. Mais il y a toujours des exceptions!  Et concernant l’aspect normal: jaune d’or avec des grumeaux. Mais pour notre bébé, c’était plutôt des selles vertes « explosives » jusqu’à sa diversification, et ça s’explique surement par le fait qu’il ne buvait pas assez de lait gras de fin de tétée. C’était un point qui m’inquiétait énormément et en fait il n’y avait pas de quoi! Car tant qu’il ne prenait bien du poids, tout allait bien. Car ce qui est inquiétant et pas évident à différencier des selles explosives quand on est novice, c’est la diarrhée qui déshydrate et peut être dangereuse! Donc il ne faut pas hésiter à demander avis à la PMI ou à son pédiatre en cas de doute. Par contre, il faut s’inquiéter et consulter tout de suite si les selles de votre bébé sont pales voire blanchâtres ou s’il y a des traces de sang.

  • LES NUITS

Bon… On ne va pas se mentir, les nuits sont courtes avec un nourrisson. Un nouveau-né ne fait pas la différence entre le jour et la nuit et tête quand il veut. Un réveil, ou deux-trois, voir quatre-cinq par nuit, toujours pas de règle. Le berceau du bébé à côté de moi m’a bien aidé à ne pas être plus fatiguée que la norme. Si pratique d’allaiter allongée! Combien de fois je me suis endormie avec Bébé pendant une tétée nocturne et réveillée par lui plusieurs heures après alors qu’il cherchait à nouveau le sein. Et non, donner un biberon le soir pour « le caler » et l’aider à faire ses nuits ne changera rien. C’est une légende urbaine ça! Des bébés font leur nuit tôt, d’autres non. Allaités ou pas. Chacun son rythme. Même depuis la diversification, le notre se réveille encore de temps en temps, c’est comme ça! Et c’est aussi pour ça qu’il dort toujours dans notre chambre, tout simplement car je n’ai eu envie à aucun moment de traverser l’appartement pour aller le chercher en pleine nuit, jamais je ne l’ai laissé pleurer dans son lit. Et je me suis rendue compte que beaucoup de mamans (notamment grâce aux groupe facebook) font du cododo avec un petit lit accolé au leur ou gardent leur bébé dans leur chambre, donc idem de ce côté là, je n’ai pas de complexe à le dire.

  •   QUAND BÉBÉ EST MALADE / QUAND MAMAN EST MALADE OU DOIT PRENDRE DES MÉDICAMENTS

On a vécu un épisode assez angoissant à 15 jours de vie de notre premier bébé. J’étais toute seule avec lui un matin et il ne faisait que pleurer, même au sein, et on enchainait les changes de couche. Pas de fièvre mais je sentais que ce n’était pas normal. J’appelle un pédiatre au hasard qui m’envoie direct à Necker (urgences pédiatriques) où nous sommes pris tout de suite vu l’âge minuscule de notre bébé. Une gastro, un vomi en jet (impressionnant!), et il est déjà déshydraté; les infirmières n’arrivent pas à le piquer pour le mettre sous perfusion, les veines des mains claquent les unes après les autres. Au bout de 6 échecs, il faut alors faire appel à un anesthésiste pour le piquer à la jambe et cette fois ça marche, Bébé est hospitalisé 24h afin d’être réhydraté. Et heureusement que j’allaitais car le lait maternel est doux pour le système digestif contrairement au lait de vache trop agressif. Depuis, on a fait face à d’autres petites maladies, type angine, bronchite, otite, et je suis à chaque fois soulagée d’avoir continué l’allaitement car bébé refuse généralement de s’alimenter autre qu’au sein durant les pics de la maladie.

Quand moi je suis malade, bon ça m’arrive peu, mais j’ai quand même eu une gastro et du passer un scanner injecté, je continue d’allaiter. Pour le scanner, j’ai juste du attendre 4h avant d’allaiter, le temps que le produit soit éliminé. Il faut toujours indiquer au médecin qu’on allaite afin d’avoir un traitement compatible; en cas de doute, se référer au site du CRAT. On n’arrête pas l’allaitement quand on est malade, au contraire, on transmet ses anticorps de la sorte.

  • TIRE-LAIT & CONSERVATION DU LAIT MATERNEL

Lorsqu’on allaite, on sort de la maternité avec une ordonnance pour un tire-lait électrique à louer à la pharmacie en simple ou double pompage, c’est hyper pratique si on veut faire des réserves de lait pour quand on ne sera pas là. Attention, il faut généralement attendre au moins 6 semaines avant de l’utiliser, le temps que la lactation se mette bien en place, jusqu’au pic des 6 semaines en gros (sauf cas exceptionnels: bébé prématuré, ou en couveuse, ou encore trop peu de lait). Pourquoi? Car c’est pendant les premières semaines que le corps enregistre le rythme de tétées et produit le lait nécessaire en fonction; si on stimule encore plus les glandes mammaires en tirant son lait, on ouvre grande ouverte la porte des engorgements. Et puis le lait évolue à chaque âge du bébé afin de lui apporter tous les nutriments dont il a besoin, alors cela ne sert a rien de commencer ses réserves trop tôt, car le lait des premières semaines se destine à affronter le pic des 6 semaines, il sera différent après. Voilà pourquoi ce pic sert de repère pour tirer.

J’ai également acheté un petit tire-lait manuel et un petit électrique sur batterie pour mes déplacements (j’ai déjà donné la référence plus haut: le free style de Medela, double pompage, 2h de batterie, moins de 2kg, différentes tailles de téterelles possibles, et sans oublier d’acheter la brassière de tire-lait à coté afin de pouvoir tirer les mains vides. Il coute un peu cher, mais est vraiment très bien, très efficace et recommandé par de nombreuses mamans dans le groupe facebook d’allaitement que je suis). Car quand bébé n’est pas là, le corps lui continue de produire du lait – je l’ai dit plus haut, les seins se remplissent au rythme supposé des tétées – et il arrive un moment où les seins sont hyper durs et remplis, il faut alors tirer son lait, pour se soulager dans un premier temps et pour continuer d’activer la lactation malgré tout. Car moins de stimulation des seins, moins de production… Bref, le tire-lait, c’est un peu l’élément indispensable quand on veut allaiter. Il peut d’ailleurs être utilisé dans plusieurs contextes: il permet de stimuler les glandes mammaires lors d’une lactation insuffisante, de soulager un engorgement, ou encore de tirer son lait pour son bébé peu importe le contexte. Par exemple, lorsqu’un bébé nait prématurément ou est placé en couveuse à la naissance, la maman peut tirer son lait afin qu’il lui soit donné. J’ai lu un très beau témoignage d’une maman qui donnait sa première tétée 4 mois après la naissance de son bébé né à 25 SA. Elle avait trouvé la force, le temps et le courage de tirer son lait pour que son bébé en couveuse puisse profiter au maximum des bienfaits du lait maternel et avait par la même occasion mis en place sa lactation. Il y a aussi des mamans qui ne sont pas à l’aise avec le fait de donner le sein et préfère tirer et donner au biberon, on les surnomme les Tir’allaitantes. Et puis il y a l’utilisation du tire-lait pour faire des réserves pour la reprise du travail. Attention à bien choisir la téterelle en fonction de la taille du mamelon et à s’y prendre en avance. Il y a un coup à prendre clairement! Ça risque de ne pas marcher du premier coup. Et surtout, il ne faut pas se fier à la quantité de lait tiré pour faire une généralité: peu de lait tiré ne signifie pas que l’on ne produit pas assez de lait. Il est important d’expliquer à la personne qui gardera l’enfant quand on reprend le travail comment on souhaite procéder. La plupart des crèches acceptent le lait maternel et les nounous aussi d’ailleurs. Pour ma part, j’ai choisi de ne pas tirer mon lait pour la crèche… Je l’explique dans le paragraphe suivant.

Comment conserver son lait maternel et faire des réserves? Pour ne pas être pris de court, il est recommandé de commercer ses réserves plusieurs semaines avant la reprise du travail en tirant un peu chaque jour ou du moins plusieurs fois par semaines. On ne mélange pas les laits recueillis différents jours dans le même récipient étanche (en récipient, on note des petits bocaux en plastique ou poches destinés à la conversation du lait). On note la date de recueil sur le récipient et on place celui-ci au réfrigérateur (+4°C) (pas dans la porte) offrant une conservation de 48h (idéal pour les mamans qui tirent la veille pour le lendemain), ou bien au congélateur (-18°c) pour une conservation jusqu’à 6 mois. Pour décongeler le lait, on déplace le récipient du congélateur au réfrigérateur entre 6h et 24h max, puis on le fait tiédir au bain-marie ou chauffe-biberon. Le lait décongelé-chauffé non bu doit être jeté.

Pour info, il est possible de tirer son lait sur son lieu de travail; l’entreprise doit vous laisser une petite pièce pour être tranquille, encore faut-il avoir un accès à un réfrigérateur.

  • ALLAITEMENT MIXTE – INTRODUCTION DU LAIT ARTIFICIEL

Pour celles qui ne souhaitent pas faire l’allaitement mixte: plusieurs solutions. Commencer à faire des réserves tôt avant la reprise du travail, tirer au travail, et favoriser le yaourt, petit suisse ou fromage blanc pendant les gardes (sorry mauvais conseil pour les vegans). Un laitage remplace un biberon en terme d’apports, mais à condition que le bébé soit diversifié; un yaourt au lait entier équivaut à 120ml de lait, un petit suisse à 60ml.

A 6 mois nous avons commencé la crèche! Bon, ni pour l’un ni pour l’autre, je n’avais pas fait de réserves, et je ne voulais pas tirer mon lait, car j’ai un métier de terrain mine de rien, et ce n’est pas évident de devoir tirer son lait à l’extérieur. La crèche fournit le lait, encore premier âge à l’époque mais généralement des grandes marques avec dedans de l’huile de palme. Impossible pour moi d’accepter un lait contenant de l’huile de palme. Je me penche sur la question, ils en ont presque tous ! Galia, Hipp, Holle, Guigoz, Modilac… Bon, je me donc tourne vers le Babybio (que l’on trouve un peu partout en grande surface, pharmacie, magasin bio): bio et sans huile de palme, fabriqué en France, certifié Ecocert, que bébé accepte et digère parfaitement de notre coté. FYI Babybio fait aussi du lait à base de lait de chèvre. Et il existe aussi des laits vegan chez d’autres marques.

Pour l’introduction du lait dans un biberon, cela n’a pas été une aventure facile. C’est marrant car il y a eu plusieurs épisodes tous différents. Quand mon premier bébé a eu 3 semaines, je me suis absentée 2 jours, il a très bien pris le biberon. Quand il a eu 3 mois, il a refusé toute une journée et j’ai du rentrer plus tôt de mon déplacement à Londres. A 4 mois il a pris sans problème également lors d’un déplacement de deux jours mais uniquement avec du lait chauffé (vive le chauffe-biberon) et arrivé à la crèche il refusait à nouveau. En même temps, avec l’adaptation, je pense que ça faisait trop de changement d’un coup. Il l’a accepté au bout d’une semaine, peu importe la marque du bib, j’en avais plusieurs avec tétines rondes ou plates.

C’est à partir de ce moment là que l’allaitement mixte s’est mis en place, à raison de 2 ou 3 tétées par jour et le biberon de lait en poudre le reste du temps. Et je ne sais pas comment, pour mon premier un sein a arrêté de marcher vers 7 mois du bébé, j’ai donc allaité d’un sein seulement jusqu’à ses 14 mois. J’avais conscience que je ne produisais plus beaucoup de lait mais ce n’était pas grave, c’était toujours cela de pris pour lui et toujours un moment très sympa pour nous matins et soirs.

A 9 mois, il a refusé à nouveau le biberon, enfin il buvait 50ml et n’en voulait plus… Et ne réclamait que le sein. Les montagnes russes un peu! Ce qui est rassurant quand le bébé est diversifié, c’est que l’on peut replacer le biberon par un laitage et donner de l’eau à boire.

Je conclus cette partie en insistant bien sur un point : il faut y aller progressivement. Que ce soit pour passer à un allaitement mixte ou sevrage complet, il est préférable de remplacer une tétée ou deux max par jour, sinon on frôle le risque d’engorgement.

  • CONFUSION SEIN-BIBERON

On conseille généralement à une maman qui veut allaiter de ne pas prendre le risque d’incorporer un biberon car une confusion sein-biberon peut survenir, que ce soit au 1er bib, ou au millième, et peu importe la marque du biberon, tant qu’il y a une tétine. J’ai pris le risque et pour le moment, je touche du bois, pas de confusion mais je suis consciente que ça peut encore arriver. Mais c’est quoi cette confusion? Tout simplement, quand le bébé boit au biberon, le débit est plus rapide, c’est donc plus facile pour lui, et peut alors refuser le sein ou se désintéresser progressivement, ce qui peut compromettre l’allaitement (car moins de stimulation des glandes mammaires = moins de production de lait). Il y a d’autres solutions, sans tétine, mais c’est moins évident, surtout quand le bébé entre en collectivité; DAL, soft-cup, biberon-cuillère, pipette, tasse à bec. Perso j’ai acheté la soft cup quand bébé refusait de prendre le biberon, et ça ne marchait pas trop mal mais il faut être patient.

Le DAL ceci-dit est assez malin avec ses petits tuyaux qui se scotchent le long de la poitrine ou d’un doigt, reliés à un petit réservoir. Si une maman doit complémenter son bébé par exemple dès la maternité, plutôt que donner un biberon et risquer une confusion et ainsi foirer son allaitement sans même l’avoir commencé, elle peut utiliser le DAL sur sa poitrine directement ainsi il y aura une stimulation des glandes mammaires par la même occasion. Un papa lui peut scotcher le petit tuyau au doigt. Je vous invite à regarder sur internet des images car j’ai conscience que c’est abstrait comme explication. La marque Medela en vend.

  • COMPLICATIONS

Au cours de l’allaitement, on peut rencontrer quelques difficultés physiques plus ou moins sérieuses. Je vous ai brièvement parlé des crevasses dans mon premier paragraphe mais on peut aussi énoncer la mastite, l’engorgement, l’abcès, la candidose, le ref, et chez Bébé le frein, le torticolis ou encore le RGO. Pas de panique, car ce n’est pas dit du tout que ça vous arrive, mais au cas où, vous saurez gérer! Bon déjà, il est important d’avoir un pédiatre, un gynéco et une sage-femme pro-allaitement qui sauront nous guider et/soigner tout en nous soutenant dans l’allaitement. Ensuite, en cas de doute, on peut toujours appeler SOS Allaitement / contacter La Leche League / se rendre à la PMI /  prendre rendez-vous avec Sage-Femme ou Gyneco pro-allaitement (à la PMI aussi il est possible de voir une sage-femme spécialisée en allaitement par exemple). Ok je me répète mais c’est important. J’ai appelé 2 fois SOS Allaitement (merci à la maternité de Port-Royal de m’avoir collé l’autocollant de contact dans le carnet de santé du baby), et les 2 fois les conseils étaient très bien et j’ai pu être soulagée et réglé le problème par moi même. Je ne préfère pas trop développer ce paragraphe car je n’ai pas l’expérience nécessaire, ni les connaissances, mais quelques petites pistes pour certains thèmes.

Concernant les crevasses car j’en ai eu, la lanoline a très bien marché pour moi, ainsi que l’étalement de lait maternel, mais je sais aussi que les coquillages d’allaitement ou bouts de seins en silicones (ou téterelles; mais attention car cela peut perturber la lactation en cas d’utilisation sur plusieurs jours) sont très efficaces. Elles peuvent aussi être dues à une mauvaise position du bébé, donc n’hésitez pas à en essayer d’autres. Parfois le bébé refuse également un sein, sans raison. Peut-être qu’il a un torticolis? Dans tous les cas (torticolis ou pas), il est toujours bon de prendre rendez-vous avec un ostéopathe qui s’y connait en nourrisson; le notre a eu son premier rendez-vous à 3 semaines de vie histoire de faire un check up complet. En cas de RGO (moins fréquents chez les bébés allaités), quelques astuces peuvent s’avérer utiles: mettre au maximum en position verticale le bébé (durant l’allaitement aussi), le porter en écharpe, et supprimer les produits laitiers de sa propre alimentation car tout ce qu’on mange passe dans le lait et le lait de vache est acide; il est recommandé de continuer l’allaitement car le lait maternel se digère mieux et plus rapidement que le lait industriel, et comme lu sur le site de la Leche League « Le pH gastrique après absorption de lait humain est plus bas qu’après absorption de lait industriel, ce qui accélère encore la vidange gastrique chez l’enfant allaité ». Pour l’engorgement, il est conseillé de masser son sein afin d’en extirper un peu de lait et y mettre bébé par la suite. Idem en cas de REF (Reflexe d’Ejection Fort, quand le lait sort trop fortement en jet), Bébé peut être gêné et énervé, et ne pas manger suffisamment, redemander souvent, et avoir mal au ventre… Plusieurs astuces: tirer un peu de lait avant la tétée pour faire passer le gros flux, laisser couler le jet, allaiter en position allongée, ou encore utiliser des bouts de seins en silicone, mais le mieux reste de se faire conseiller et accompagner afin de prendre le dessus sur ce REF. Pour les bouts de sein, ils peuvent donc être utiles en cas de crevasses, de REF mais aussi parfois dans le cas de mamelons ombiliqués ou plats. Pour la mastite ou l’abcès, douleurs fortes, frissons et fièvres seront des symptômes assez révélateurs, il faut consulter rapidement afin que tout rentre dans l’ordre. En cas d’arrêt d’allaitement et désir de reprise plusieurs semaines après (relactation), ou encore de lactation induite, sachez que c’est possible avec beaucoup de volonté (lire ici le dossier de la Leche League). Et pour finir, beaucoup de mamans se demandent si elles peuvent continuer à allaiter pendant une nouvelle grossesse, et la réponse est oui – sauf contre-indication médicale en cas de grossesse compliquée – et certaines mamans font même du co-allaitement après l’accouchement!

Et je rajoute un point dans ce paragraphe, j’ai souvent vu/lu/entendu de la part de néophytes que le lait maternel n’était pas parfois pas assez nourrissant ou que le bébé ne le supportait pas. C’est absolument FAUX. Le lait maternel est ce qui est le plus adapté à son enfant, le plus digeste, et est bien évidemment nourrissant. On peut manquer de lait, oui, mais on ne peut pas fournir un lait pas assez « riche ». Si bébé allaité ne grossit pas assez, c’est qu’il est un petit mangeur, il faut le stimuler pendant la tétée, ou lui donner 2 fois de suite le même sein pour qu’il ait le lait gras. Et pour le 2e point, sur le lait maternel non toléré (l’aberration totale de penser ça) parce que bébé vomit après la tétée, hurle, ou se tord de douleurs, il s’agit surement d’une allergie/ou intolérance aux produits laitiers de l’alimentation de la maman qui passent dans le lait: ÉVICTION STRICTE des produits laitiers chez la maman, pas d’autre solution.

  • LE REGARD ET RÉFLEXIONS DES AUTRES

Finalement ce sont plutôt les proches et les pédiatres qui se permettent de faire des réflexions désagréables. Pas au début car au début, on te félicite, et puis les mois passent et on te sort « Mais tu vas allaiter jusqu’à quand? » « Pourquoi tu continues? » « Il a des dents, ça fait carnivore »  » Quand il aura 18 ans, il faudra arrêter ». Encore une fois, je ne me pose pas de questions, il n’y a pas de règle à suivre, chaque maman est libre et l’allaitement est ce qu’il y a de plus naturel au monde. On entend aussi parfois des réflexions qui sont juste des mauvaises excuses anti-allaitement: « Le papa est mis à l’écart » « Tu n’as pas envie de retrouver ton corps? » « Bonjour les seins qui tombent à force » « Tu ne veux pas qu’il grandisse ». Mouais… Rappelons au passage que l’allaitement a quand même permis la survie de notre espèce pendant des siècles (et que c’est toujours le cas chez les autres mammifères), et que le lait artificiel n’est pas accessible partout dans le monde! Et concernant les papas, aujourd’hui, il y a tellement d’autres moments d’échanges et de jeux avec le bébé, et donc plein d’opportunités de créer des liens. Concernant le corps, personnellement je ne me sens pas prise au piège dans un rôle nourricier, et je ne peux que remercier l’allaitement de m’avoir permis de retrouver mon corps « d’avant » en 3 semaines.

Par contre, je n’ai jamais senti de regard désagréable ou reçu de réflexions sur l’allaitement dans les lieux publics. Je suis discrète mais pas cachée, et plus du tout gênée. Les première semaines, j’avais l’impression que tout le monde me regardait, mais c’est juste une impression, les gens s’en foutent complètement! De toute façon quand bébé a faim, c’est ça ou des hurlements qui pour le coup attirent les regards. Que ce soit au restaurant ou dans le train, sur un banc public ou à la messe de Noël (il est né le Divin Enfant), jamais eu de mauvaises expériences. Le seul truc qui m’a soulé, c’est de m’observer allaiter, ou de rentrer dans une pièce me tenir compagnie quand je me suis isolée volontairement.

  • L’ALLAITEMENT DANS LE MONDE

J’avais très envie de partager avec vous cet article paru dans Le Monde en 2016 sur l’allaitement dans le monde (ok je fais un jeu de mot avec « le monde »), et pourquoi il est important d’allaiter et de promouvoir la pratique, « une question de santé publique ». « Généraliser l’allaitement sauverait plus de 800 000 enfants par an. Cette pratique réduirait aussi de 20 000 le nombre annuel de décès par cancer du sein chez les mères, dans les pays riches comme pauvres, selon une vaste étude médicale ». Je vous laisse le lire ici.

Dans ce point, je tenais aussi à partager un scandale avec vous. Le lobby industriel est tellement puissant et sans scrupule qu’en Asie, des marques de lait en poudre payent (en cadeaux) des médecins et sage-femmes pour promouvoir le lait en poudre au détriment du lait maternel. L’émission Cash Investigation a d’ailleurs fait un sujet sur les stratégies secrètes en marketing (en octobre 2015, voici l‘extrait) avec pour exemple le cas Danone en Indonésie faisant des cadeaux aux médecins et sage-femmes (matériel neuf pour les cliniques et dispensaires) et leur offrant des formations en nutrition infantile, afin de promouvoir le lait en poudre dès la naissance des bébés, incitant les mamans à donner direct des biberons, ou en en donnant carrément de force malgré le refus des mères. Résultat, les bébés refusent le sein, ou le délaissent, la lactation ne se met donc pas en route chez la maman, les parents pauvres ne peuvent pas payer des boites de lait, et les enfants sont dénutris et meurent de maladie évitables par l’allaitement. 30 min révoltantes.

  • CORPULENCE / ALIMENTATION DE LA MAMAN

Je ne vais pas m’étendre sur ce point mais je voudrais juste rassurer les maigrelettes comme moi (43kg/1,67m): j’ai retrouvé très rapidement, en 3 semaines, mon poids d’avant grossesse (j’avais pris 11 et 10kg pour chacune) et aucun problème pour allaiter exclusivement, mon poids reste stable depuis! Car l’allaitement favorise l’appétit, donc on mange plus pour une production lactée au top! Je voudrais aussi préciser que je suis végétarienne (pas végan) et que ça ne m’a pas non plus poser de problème! En plus, mon bébé a toujours été sur la courbe haute du poids durant l’allaitement exclusif, la nature est bien faite!

Je l’ai dit plus haut, tout passe dans le lait et en cas de RGO ou coliques (voir paragraphes « coliques » et « complications » plus haut), supprimer des aliments de son alimentation peu s’avérer bénéfiques. Et ce n’est pas parce qu’on produit du lait qu’on doit se gaver de produits laitiers, bien au contraire, ils peuvent parfois causés des désagréments au bébé! Concernant l’alcool, rappelons-le, tout passe dans le lait maternel… s’il vous arrive de boire, sachez qu’en fonction de votre corpulence et du nombre de verres bus, il est possible de savoir combien de temps attendre avant que l’alcool soit éliminé du lait maternel (un tableau en page 2 ici); bon le mieux c’est de ne pas boire du tout, mais au cas où!

  • 11 BONNES RAISONS D’ALLAITER

– Il n’y pas plus naturel et adapté pour bébé! Le lait maternel est clairement fait sur mesure pour lui et rempli d’anticorps, il s’adapte à chaque étape de croissance, mais aussi aux différents moments de la journée et suivant la température extérieur (c’est carrément magique!) et il est idéal pour le protéger de maladies diverses ou l’aider quand il tombe malade. Et apparemment les bébés allaités seraient moins sujets aux RGO ou encore à la mort subite du nourrisson (ma pire angoisse). Ça favorise aussi le développement des muscles faciaux et de la mâchoire;

– Un moment unique, apaisant, et plein d’amour pour bébé et maman. Et même reposant finalement! La possibilité d’allaiter allongée, la libération d’hormones, la simplicité de l’acte… font qu’on se sent bien;

– Le bébé mange à sa faim, il n’est pas gavé ou affamé, il se sert et sait quand il est repu;

– Personne ne se bat pour donner le biberon, et ça c’est le top quand des membres de la famille sont méga oppressants et revivent une maternité avec ton bébé;

– Retour de couches qui tarde (ok, pas pour toutes, mais quand même, on est beaucoup à être concernées). Depuis quand je n’ai pas eu mes règles? Oh ben pour le premier 12 mois d’allaitement + 9 mois de grossesse… Je vous laisse compter;

– L’allaitement permet de retrouver son corps d’avant plus rapidement! Oui oui oui ! Ventre plat en 3 semaines pour moi. Et tout ça grâce à la libération naturelle d’ocytocine pendant l’allaitement qui contracte l’utérus et l’aide à retrouver plus rapidement sa forme initiale;

– C’est si pratique! La nuit, je n’ai pas à me lever pour préparer le biberon (JC aussi est ravi). Dans le train, au restaurant, sur une aire d’autoroute, dans l’avion au décollage… Partout, n’importe quand;

– Le lait maternel peut aussi servir à apaiser les petits boutons, les petites griffures, ou encore à nettoyer le nez ou les yeux (ciao la conjonctivite) de bébé! C’est le nettoyant anti-microbe et anti-irritation par excellence.

– L’allaitement préviendrait aussi le cancer du sein et des ovaires chez la maman.

– Ça fait faire des économies ! Eh oui car mine de rien, ça coute cher le lait en poudre, c’est bien 60-80 euros d’économisés par mois.

– C’est écologique et zéro-déchet (ou presque si on compte les coussinets d’allaitement (lavables!) et autres accessoires comme les bouts de sein si besoin). Mais en soit, ce sont des économies d’eau faites à grande échelle, et je ne parle pas uniquement de celle que l’on met dans le biberon mais bien celle qui permet de fabriquer le lait artificiel!