Main

Cela fait déjà un mois qu’il est là. Un mois rempli d’amour. Cette petite main capturée à un jour de vie n’est déjà plus la même. Elle était ridée et frêle, elle est aujourd’hui toute lisse et dodue.

Comme confié dans mon article précédent sur la grossesse, j’étais terrifiée par l’idée même de devoir accoucher. Pourquoi exactement? La peur de l’inconnu c’est certain! J’imaginais dans ma tête tous les scénarios possibles et parfois les pires. J’en rêvais même chaque nuit les dernières semaines. Je me posais mille questions. De quelle intensité sera la douleur? Est-ce que la péridurale va me faire mal et surtout sera-t-elle bien faite? Vais-je avoir une épisiotomie? Vais-je être déclenchée si le bébé n’arrive pas? Et plus dans l’extrême, j’étais inquiète sur d’éventuelles complications pour moi comme pour Bébé… J’ai posé beaucoup de questions pendant les cours de préparation à la naissance, mais aussi à mes amies qui avaient accouché dans les mois précédents et ça m’a bien aidé à faire la part des choses sur la fin. Je crois que j’étais prête et sereine quand le moment est arrivé… Je n’étais ceci-dit pas prête pour une naissance naturelle sans péridurale, pas pour mon premier accouchement en tout cas. Mais avec du recul, j’espère que j’aurais l’occasion de vivre cette expérience un jour, que je préparerais à l’avance.

Finalement cet accouchement je l’ai un peu préparé mine de rien. A la maison je veux dire, en plus des cours de préparation avec ma sage-femme. Je vous en ai déjà parlé précédemment mais je vais me permettre un petit résumé chronologique. A 37SA, j’ai commencé les massages du périnée. Ouais, ça c’est de l’entrée en matière au top du glamour! Direct après le cours dédié sur ça avec la sage-femme, j’ai acheté de l’huile d’amande douce comme conseillé et il a fallu s’y mettre chaque jour; j’ai arrêté à 40SA, vu qu’il est nécessaire de le faire pendant 3 semaines, sans vraiment savoir si j’avais bien fait ou pas. A 38SA, je commençais la tisane de feuilles de Framboisier, achetée en magasin bio; une grande tasse par jour. Elle aide à préparer l’utérus, favoriserait un travail rapide et assouplirait le périnée également. A J-1 du terme, je faisais une séance d’acupuncture au pied levé pour déclencher un peu le travail et je repartais de chez le médecin avec des grains-grains d’homéopathie. Au jour du terme, j’ai passé un monitoring à la maternité (c’est obligatoire); tout allait bien, col ouvert à 1,5cm comme la semaine précédente, mais pas de début de travail à l’horizon. La sage-femme m’a proposé un décollement des membranes, j’ai dit oui. Ce n’est pas douloureux, plutôt désagréable. Dans l’après-midi les contractions ont commencé, et se sont intensifiées en douleur sans pour autant devenir hyper régulières. J’ai pris un petit carnet et j’ai commencé à noter les heures exactes afin d’y voir plus clair. On était entre 8 et 12 min d’intervalle… Il faut que ce soit toutes les 5 min pendant 2h pour se rendre à la maternité ou alors perdre les eaux. Du coup, j’attends. La soirée passe, je prends une douche et un spasfon, persuadée que je fais un faux travail et que ça va passer, et je me mets au lit. Mais impossible de dormir, mêmes si ces contractions sont soutenables, je les sens beaucoup trop. Alors on décide de partir à la maternité, je prends juste le sac pour la salle de naissance et mon gros coussin/boudin de maternité au cas où ce soit une fausse alerte, qu’on ne se trimballe pas la valise de séjour à la maternité.

On arrive à Port-Royal vers 1h30 du matin, on est donc à J+1 du terme. Tension, température, premier monitoring… qui confirme l’intervalle des contractions à environ 10 min… Loin du vrai travail. Mais mon col est tout de même ouvert à 3cm. La sage-femme me propose d’aller marcher pendant une heure pour voir si le col évolue. Nous voilà avec JC à faire des tours de l’ancien cloître de Port-Royal en pleine nuit. On en profite pour enfin se décider sur le prénom que l’on cherche encore et toujours et on en choisit un qu’on changera finalement après l’accouchement (nous, indécis?! mais non!). Bon, le monitoring suivant n’a montré aucune évolution, même si moi je sens de plus en plus fort ces contractions, et j’ai de plus en plus de mal à supporter la douleur; la sage-femme me parle alors de déclenchement « en douceur ». Car je suis à J+1 du terme et elle voit bien que j’ai mal. Tout s’enchaine, je file en salle d’accouchement, seule pour le moment. Il faut être courageuse (et donc toute seule) pour la pose de la perfusion et de la péridurale; je n’ai aucun problème à avouer être une chochotte, et je suis terrorisée par la péridurale. D’ailleurs je fous une pression folle à l’interne anesthésiste, en répétant que j’ai peur de la brèche (quand l’aiguille va trop loin et perce l’espace céphalo-rachidien, ce qui peut provoquer des migraines jusqu’à 15jours!). « Oui c’est sûr qu’il y a plus de risques sur les femmes maigres et grandes comme vous »; un détail que j’ignorais, je l’ai fusillé du regard. Finalement, plus de peur que de mal, la petite anesthésie locale fait bien son effet, on sent l’aiguille rentrer mais ce n’est pas douloureux, et ça va assez vite! La sage-femme en face de moi me rassure, mais je suis tellement tendue que l’interne n’arrive pas à enlever l’aiguille! « Bon, à priori, pas de brèche! ». Ouf. On me branche désormais le tensiomètre (qui prendra ma tension à intervalle régulier tout au long de la journée) et on place les capteurs sur mon ventre pour suivre le rythme cardiaque du bébé. JC peut enfin venir me retrouver en salle de naissance et attendre avec moi. Attendre, attendre, attendre. Attendre quoi? Que le col s’ouvre jusqu’à dilatation complète (10cm, avec en moyenne 1cm/heure)! Bon on m’a aidé un peu à lancer le travail en me perçant la poche des eaux 3h après la pose de la péridurale, je n’ai donc évidemment rien senti. Et j’ai fait la connaissance de la sage-femme de l’équipe de jour accompagnée d’une élève sage-femme. Toutes les deux douces et adorables. Elles viennent me voir chaque heure pour vérifier l’avancée de mon col. La journée passe doucement… JC lit et moi je jongle entre mon téléphone et les siestes  afin de me reposer de la nuit à faire des tours du cloître. Lorsque je me réveille dans l’après-midi, je suis surprise de sentir des contractions d’un seul côté de mon ventre et dos. Et elles font hyper mal. J’appelle l’anesthésiste, qui doit redresser le cathéter de la péridurale… Décidément. Et puis attendre à nouveau qu’elle fasse effet. Je pleure de douleurs! Je réalise que je n’aurais jamais pu durer aussi longtemps sans cette anesthésie magique. On me fait remarquer ceci-dit que je n’appuie pas assez pour m’en ré-injecter dans la journée. J’avoue que j’avais peur d’en avoir trop mais la sur-dose est impossible, tout est bien réglé. En fin de journée, mon col est enfin complètement effacé MAIS le bébé doit désormais s’engager dans le bassin. On m’injecte donc un peu d’ocytocine pour l’aider. Cette étape durera 3h. Et ma sage-femme et son élève arrivent pour me dire au revoir… C’est déjà la fin de leur service; je suis attristée sur le coup car j’aurais voulu qu’elles m’accouchent. J’avais développé un sentiment de confiance en elles et à 2h près, je les loupe. Je rencontre la sage-femme de l’équipe de nuit qui va s’occuper de moi. La génération du dessus mais hyper adorable; je suis rassurée. Je demande si je peux mettre ma musique (j’avais prévu une playlist d’accouchement sur mon iPod et une petite enceinte). Aucun problème! La sage-femme s’installe, m’installe pour le grand moment: LA POUSSÉE! Eh oui, 12h après le perçage de la poche des eaux, on y est et je n’ai plus peur du tout, je me laisse porter et profite même de l’instant. C’est parti! Je ne sens pas mes contractions alors avec la main sur mon ventre, elle m’indique quand pousser. C’est tellement difficile, je manque de souffle! J’arrive à faire 2 à 3 poussées par contraction, mais ce n’est pas évident du tout de pousser sans rien sentir. Parfois je pousse bien, d’autres fois non, et elle me le dit. Elle voit enfin sa tête; « Aller ma poulette, il est là ! Poussez! ». Je pousse… Mes musiques fétiches défilent et me distraient; quelle bonne idée j’ai eu de préparer ça (par contre, impossible de me souvenir quelle chanson passait au moment de LA rencontre). La sage-femme fait comme remarque à sa collègue que mon périnée est hyper souple; je suis ravie que ma préparation pendant 3 semaines ne fut pas vaine, car au final… je n’ai pas eu d’épisiotomie! En même temps, je savais que la pratique n’est appliquée à Port-Royal que si le bébé est en détresse. 30 min de poussées plus tard (c’est la moyenne), on me pose enfin mon bébé sur moi. Je ne vois pas ses yeux, juste le haut de sa tête, et je me rends compte à quel point il est lourd! Quand il était dans mon ventre, je ne me sentais pas lourde mais là! Je lui glisse un petit « Bienvenue » à l’oreille en l’embrassant et en reprenant mon souffle (en vrai je suis exténuée mais quel beau moment au final!). Je me sens bête d’avoir un T.Shirt à col rond, ce n’est pas le peau à peau que j’imaginais; débardeur à prévoir pour la prochaine fois, ou un top avec des boutons dans le décolleté. Son papa coupe le cordon, et hop il est lavé, pesé et habillé à coté de moi: 3,780kg (hey, il était estimé à 3,8kg, pas mal mon médecin échographe!) et 54cm. Un gros bébé! Désormais dans les bras de son papa, je dois encore rester 2h en salle de naissance… Le temps qu’on finalise le choix du prénom (on a quand même mis 1h pour se décider du coup sur son bracelet de naissance c’est écrit « Garçon »!) et qu’on me débranche de partout et là je n’ai aucun problème à avouer que j’ai plus souffert à l’enlèvement du scotch dans mon dos qu’à la pose de la péridurale (!). Je regarde mon fils dans les bras de son père, c’est tellement magique comme instant. On me le met au sein, il tête tout de suite. L’instinct… Et hop, on peut rejoindre notre chambre. Il est 23h, et je sais que JC ne pourra plus rester longtemps avec moi. Ça me fait un peu peur d’affronter cette première nuit seule avec ce petit être dont je ne connais encore rien… La seule certitude que j’ai à cet instant, c’est que ma vie va changer à jamais. Je suis désormais Maman et j’aime ce bébé de 2h déjà plus que tout.

La puéricultrice et la sage-femme m’accueillent dans ma chambre, m’expliquent diverses choses, et on m’apporte à manger. La péridurale commence à ne plus faire effet mais mes jambes sont encore engourdies, je ne peux pas marcher, mais ça devrait aller mieux le lendemain matin. La nuit est entrecoupée de pleurs et surtout de bruits bizarres dans la gorge du bébé. Personne ne m’avait prévenue qu’il allait recracher des glaires (liquide amniotique resté dans son œsophage) et je suis un peu prise de panique en le voyant s’étrangler à moitié. Mais heureusement, la puéricultrice repasse et me rassure. Le lendemain matin, je suis littéralement cassée. Fatiguée oui, mais mon corps est douloureux de partout! Je suis pliée en deux par le mal de dos, j’ai beaucoup de mal à m’asseoir, le ventre doit se remettre en place, et la montée de lait doit aussi s’installer et tout ça forme un cocktail douloureux. Mais dans le fond, ce n’est rien; ce qui compte, c’est que tout se soit bien passé et que le bébé et moi soyons en bonne santé. La sage-femme me conseille d’aller voir un ostéopathe à la sortie de la maternité pour remettre mon dos et mon bassin en place (ce que j’ai fait 4 jours après et c’était top!). En attendant, j’apprends à changer une couche, à laver mon bébé, à nettoyer son cordon. Que de nouveautés! Mais tellement de joie. Et puis il tète super bien! C’est un vrai soulagement. Entre l’apprentissage de tout, et les siestes, si il y a bien un conseil que je donnerais, c’est de limiter au maximum les visites à la maternité. Ce sont des moments uniques à vivre à trois (à condition que le papa vienne bien du matin au soir!), les amis et les membres de la famille peuvent attendre quelques jours le retour à la maison pour rencontrer le bébé. En tout cas, je suis ravie de mon choix de maternité; même si c’est une des plus grandes de Paris, je ne me suis absolument pas sentie oubliée dans la masse, bien au contraire. J’ai vu en tout 3 équipes pendant l’accouchement (nuit,jour,nuit) et plusieurs également pendant mon séjour et tout le monde est adorable et aux petits soins.

On rentre à la maison avec notre petit poussin de 3 jours sans trop réaliser. On le regarde, le re-re-regarde. Qu’il est beau! Et le rythme s’installe… Dodo, change, tétée, bain, câlin… En boucle. Il dort avec nous dans notre chambre, dans un petit berceau en bois à roulette, que l’on déplace en journée de pièce en pièce pour toujours l’avoir près de nous. J’ai eu un petit coup de cafard la semaine qui a suivi l’accouchement – le fameux baby blues – j’ai beaucoup pleuré sans savoir pourquoi; j’ai tellement attendu cette rencontre mais mon gros ventre me manque un peu. C’est bizarre de ranger ce classeur de grossesse qui m’a accompagné pendant plusieurs mois. Ça me laisse un vide de ne plus le sentir bouger en moi. Et puis, dans mon ventre, j’avais l’impression de le protéger de tout danger, et d’un coup j’ai eu peur de ne plus y arriver. Mais cette relation exclusive devait bien finir un jour et je crois que j’en ai bien profité pourtant! Heureusement je retrouve des petits moments d’exclusivité quand je l’allaite. Aujourd’hui on est trois en connexion totale. Et j’avoue que ce petit cocon me plait tel quel et que je me sens vite oppressée quand on me donne des « conseils » que je n’ai pas demandé : « et tu devrais lui donner une tétine, et tu devrais l’allaiter à heure fixe, et tu devrais acheter ci ou ça ». STOP! C’est notre bébé et à moins que l’on demande de l’aide ou des avis (et ça m’arrive!), je pense que l’on sait mieux que quiconque ce qu’il y a de mieux pour lui; l’instinct surement. On apprend ensemble et c’est la plus belle école du monde! On ne sait pas encore comment on s’organisera pour le système de garde ni à partir de quand. Je ne sais pas combien de temps j’allaiterai. On n’a plus aucune certitude d’ailleurs. J’ai la chance d’être free-lance et de pouvoir le garder pour le moment. On vit au jour le jour et on apprend notre nouveau rôle de parents avec lui et pour lui. Et on profite de chaque instant magique de cette nouvelle vie.

Physiquement, c’était dur pendant une semaine, puis le corps se remet petit à petit. L’ostéopathe m’a fait beaucoup de bien. Profitant du congé paternité de JC, j’ai repris le travail à +3 semaines à mon rythme par un petit reportage et à la fashion week. Je me suis absentée 2 jours, toute une organisation pour tirer mon lait et voir si le bébé acceptait les biberons et la reprise de mon sein par la suite… et oui sans problème. Mais je raconterai tout ça dans un prochain post de maternité! J’aborderai notamment le thème de l’allaitement et aussi des premiers achats bio/écolo pour bébé!


PETITS CONSEILS & QUELQUES IDÉES

  • Valise de maternité: En plus de la liste fournie par votre sage-femme, pensez à mettre dans votre valise une petite lampe de chevet afin de ne pas être agressée la nuit au moment de la têtée par le néon de l’hôpital, un petit tapis de bain, vos propres sachets de thé/infusion et des collations!
  • Cadeaux pour une future ou jeune maman: j’ai adoré que l’on m’offre un abonnement à Biotyfull Box pendant ma grossesse afin de profiter de super produits bio et naturels, et également un soin dans un institut Cinq Mondes (que j’ai finalement décidé de garder pour après l’accouchement afin d’avoir un petit moment détente rien que pour moi); on m’a aussi offert des cours de couture à La Mercerie Fine pour que je puisse faire des petites choses pour mon bébé.
  • Cadeaux pour le bébé: il vaut mieux demander avis aux jeunes parents avant de s’aventurer à acheter des trucs qui ne plairaient pas. Par exemple, je ne veux pas de jouets en plastique ou de vêtements fabriqués en Asie pour mon bébé. Par contre, j’ai adoré comme cadeau un album de naissance à compléter avec photos et informations diverses, des cartes pour illustrer les photos du bébé au cours de sa première année (« 1 mois » « Première dent », etc…). J’ai aussi adoré le petit cadre avec de l’argile pour faire l’empreinte de sa main et aussi le coussin range-doudou en forme de mouton et surtout en coton bio (de chez Natures et Découvertes). Un autre cadeau m’a fait super plaisir: une cape de bain personnalisée avec le prénom de mon fils brodé. Elle vient de chez Caroline Jammet (26 rue Pierre Demours, Paris 17) et en plus le tissu est « made in UE »! Dans un prochain article, je citerai mes petits achats de vêtements de bébé fabriqués en Europe, ça peut aussi faire de jolis cadeaux.
  • Cadeau du papa à la maman, ou de la maman au papa: un petit lot de 2 bracelets personnalisés avec le prénom et la date de naissance de son enfant pour chacun. En moins d’une semaine nous avions reçu les nôtres, commandés sur le site Happy Bulle; ils sont fabriqués près de Bordeaux.

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