Elderly's home, Nepal.

Octobre 2012. Les week-ends étant vendredi et samedi au Népal, je finis ce soir ma 2e semaine sur 4 de volontariat à Katmandou. C’est le bon moment pour vous raconter mon début d’expérience ici. L’association dans laquelle je suis s’appelle IDEX; initialement basée en Inde, elle a ouvert un bureau au Népal il y a quelques mois; le prix du séjour (très raisonnable) comporte hébergement en maison de volontaires + nourriture + le salaire du staff IDEX (Manager de la maison, membres de l’équipe, cuisinière, femme de ménage). Je vis donc dans une maison de 4 niveaux dont la vue du toit est extraordinaire, et je partage ma chambre avec une hollandaise et une américaine. Bonne ambiance entre volontaires et staff. Le premier jour, IDEX nous a présenté les différents projets: enseigner l’anglais aux enfants dans une école de la ville ou encore aux femmes, jouer avec les enfants de l’internat de l’école  en fin de journée (mais ici ils appellent ça l’orphelinat) et aider dans une maison de retraite. Toutes les missions se font avec l’accompagnement d’un membre d’IDEX J’en ai choisi deux mais aujourd’hui je vais vous parler de l’Elderly’s home, la maison de retraite de Pashupatinath.

La maison de retraite, ou Elderly’s home du quartier populaire de Pashupatinath, à laquelle je me rends, est un bâtiment en forme de carré avec au centre un complexe de temples où un prêtre bouddhiste chante des prières toute la journée. Mais ce qui est important, c’est sa division en zones: celle des vaillants qui peuvent toujours marcher, et celle des non-vaillants ou carrément invalides qui n’ont plus de famille et qui sont en très mauvais état (aveugles, amputés, très faibles ou avec des problèmes mentaux). C’est dans cette dernière que je me rends chaque matin. La première fois que j’y suis allée, j’ai eu un véritable choc et l’envie de pleurer. Ce n’est pas seulement insalubre, c’est juste hyper triste; les papis-mamies sont mis dehors chaque matin par terre, ils mangent tous les jours la même chose (un riz pâteux avec des pommes de terre et le yaourt mélangé au reste), et n’ont pas de visite car plus de famille. Celles qui s’en occupent volontairement sont 3 Soeurs Mère Teresa.  De temps en temps, il y a des Frères, et d’autres volontaires népalais. Et de mon asso, actuellement il y a ma colloc hollandaise, notre superviseur et moi. Chaque matin, on fait la même chose: changer les lits dans les deux dortoirs (un pour femme, un pour homme), laver le sol et on nourrit les personnes âgées (ils déjeunent à 10h30 du matin).

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Personnellement, après le premier jour, je n’étais pas satisfaite car je voulais passer plus de temps avec eux. J’ai donc pris l’initiative d’acheter de la crème hydratante – vu qu’ils sont pour la plupart pieds nus et qu’ils ont la peaux ultra sèche – et chaque matin, je leur en mets sur les jambes, pieds et bras. Ils sont heureux et me sourient. Ils me parlent en Népali, je leur réponds en anglais, on ne se comprend pas du tout mais au moins on parle et ils me serrent très fort les mains et me les embrassent parfois. C’est poignant. Les sœurs sont là chaque jour mais ne prennent pas le temps pour partager de la tendresse; elles viennent, changent les lits, lavent les pensionnaires, les nourrissent, leur parlent; c’est ceci-dit grâce à elles que ce foyer peut se maintenir et que ces personnes ont un toit. Mais d’autres volontaires prennent le temps d’échanger quelques sourires à ceux qui en ont besoin et compatissent à leur souffrance. Ce qui est extraordinaire dans toute cette misère et cette pauvreté, c’est que chaque personne âgée a ses habitudes: ils sont toujours à la même place dehors, certains mangent toujours avec la même cuillère, ils cachent dans leur décolleté les biscuits qu’on leur donne et n’hésitent pas à fumer depuis leur lit… Et certaines femmes sont toujours très coquettes avec des bracelets, bagues et lunettes de soleil… elles n’ont plus que ça et s’en contentent.

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J’ai également photographié les « vaillants » que je croise quand j’arrive et repars. Ils chantent, jouent de la musique, ont une « vraie » cantine, ils lavent leur linge… Bref, plein d’occupations. Ils m’ont montré leurs bébés chats et chiens (3 de chaque) qu’ils enferment dans les dortoirs sinon les singes les volent : surréaliste pour deux raisons. Il y a en effet une famille singe que je vois dans le jardin de temps en temps à fouiller les poubelles ET les papis-mamies ont des animaux avec eux dans les dortoirs… niveau règle d’hygiène, on ne verrait pas ça en Europe, et pourtant c’est un tort car ils ont de la compagnie et s’en occupent sans arrêt. Cette expérience est pour moi extraordinaire, je la vis à 100% et prends beaucoup de plaisir chaque matin à me rendre dans cette elderly’s home. Je trouve cette mission très enrichissante, et beaucoup plus vivante que celle que j’ai l’après-midi avec les enfants d’un orphelinat; mais ça fera l’objet d’un prochain reportage photo!

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